Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Petra eo ar blog-se ?

Pendant longtemps ce blog a été le blog du comité du Trégor-Goelo de la Gauche Indépendantiste Bretonne.La Gauche Indépendantiste Bretonne est en restructuration.Elle se dotera sans doute de nouveaux moyens de communication. Les anciens textes seront laissés comme archives. Ce blog devient celui de son seul animateur, par ailleurs militant de la gauche indépendantiste.Rennes le 20 octobre 2009.





E-pad pell eo bet ar blog-se hini komite Emgann bro dreger-goeloù.Emañ an tu-kleiz evit Breizh Dizalc'h oc'h en em adframmañ.Moarvat en do ar strollad nevez e doareoù kehentiñ.An testennoù kozh a chomo evel dielloù . Dont a ra ar blog mañ da vezañ adalek hiziv hini e vuhezour a chom feal da vreizh dieub ha sokialour.. Roazhon, d'an 20 a viz Here 2009.

Texte Libre

 

 

 

6 septembre 2005 2 06 /09 /septembre /2005 00:00

 

 Arno Vannier a retrouvé la liberté au cours de l'été, nous nous en réjouissons bien sur, mais nous n'oublions pas notre camarade Krisitan Georgeault toujours incarcéré à Paris ni Paskal Laizé interdit de séjour en Bretagne. L'article qui suit est extrait de "Combat Breton" numéro 9. abonnez vous !

 

 

 

                                                         

 

« Ils ne sont pas combatifs…, ils sont brisés… » C’était le nouveau refrain de la presse à propos des Bretons qui ont été jugés à partir du premier juin aux cotés de Basques dans le cadre du procès dit de « Plévin ». Bien sur nous sommes habitués aux raccourcis journalistiques, à leurs excès, et même un peu blasés après les tonnes de contre-vérités, pour reprendre un terme juridique, que certains assènent sur les prisonniers politiques Bretons. Nous faisions partis des dubitatifs, et certains d’entre nous ont eu le privilège d’assister le 22 juin dernier à l’audience de la cour d’assises spécialement composée qui ce jour là examinait la personnalité de notre camarade Kristian Georgeault et sa prétendue implication dans ce vol. Et ce jour là c’est bien un Kristian des plus combatifs, des plus résistants que nous avons vu dans le box. « Droit dans ses bottes » comme le dira lui-même le président de la cour d’assises. Dans la lutte pour la liberté il n’y a ni héros, ni martyr, juste des camarades…C’est vrai…Pourtant, tout le monde n’a pas eu la chance de côtoyer Kristian et de pouvoir dire « Oui Kristian est mon camarade », et bien sur encore moins ont assistés à cette audience du 22 juin. Alors, n’en déplaise au principal intéressé dont la modestie naturelle s’en trouvera un peu froissée, mais j’avais envie de vous dresser un portrait de Kristian. Pour tordre le coup à quelques légendes et commérages…en toute camaraderie, bien sur, et sans sombrer dans l’éloge funèbre car nous savons qu’il est  plus vivant, souriant et combattant que jamais !….

Kristian est né en 1955 à Fougères. Une ville ouvrière, comme sa famille, une ville Bretonne, « à la frontière » comme il aime à le dire…Un environnement expliquera-t-il à la cour qui très tôt lui éveillera la conscience de classe, et la conscience nationale bien sur. Cela expliquera qu’il n’aura de cesse à l’age venu de consacrer son temps et son énergie à ces deux causes.

 

 

 

Le militant politique.

 

 

 

 

 

 sp001476.gif

A l’age de 20  ans il rejoint les rangs de l’Union Démocratique Bretonne, il en démissionnera avec beaucoup de camarades de sa section juste avant que l’on ne l’en expulse comme cela ce pratiquait à cette époque. Son principal désaccord portait sur la ligne politique de ce parti vis à vis de la violence révolutionnaire et du soutien aux prisonniers politiques Bretons. Comme beaucoup de jeunes nationalistes Bretons de sa génération il gravitera dans la mouvance des COBAR (Comités Bretons Anti-Répression) et des KAD (Kuzulioù An Distaoliadeg, Comités pour l’amnistie). En 1985 il rejoint Emgann dont le sous titre à l’époque est « Mouvement Breton de libération nationale pour le socialisme autogestionnaire » ! Nul doute, que cela correspond bien à son désir de lier combat breton et lutte de classes, et que cela correspond aussi à son tempérament quelque peu libertaire. Il prendra des responsabilités au sein du mouvement au cours des années et fut élu secrétaire aux affaires intérieures. Mais c’est surtout un militant de terrain qui ne loupait pas une manif pour la défense de l’environnement, contre les enfouissement de déchets, conte le Front National, contre l’armée française…En 1992 il participera aux élections cantonales  sous les couleurs d’Emgann et passera devant le candidat du Parti Communiste Français. Il sera un des six candidats d’Emgann , affirmant pour la première fois son option indépendantiste, lors des législatives de 1993. Nos six candidats se présentant sans bulletin ni profession de foi pour dénoncer la farce électorale française et cette pseudo-démocratie. Alors que certains sont « rangés des bécanes » ou rasent les murs après deux ou trois gardes à vue lui réaffirmera de avant la cour d’assises spéciales son appartenance à Emgann-Mouvement de la Gauche Indépendantiste.

 

 

 

Le militant culturel

Bien que haut-Breton il comprend bien vite la dimension nationale de la langue Bretonne dans notre combat et c’est à « Stourm Ar Brezhoneg » qu’il consacrera du temps. Cette organisation pratiquait des barbouillages massifs nocturnes de panneaux routiers monolingues aux quatre coins de Bretagne. C’était dans les années quatre-vingts, une période de désillusion pour les gogos régionalistes, vous savez les mêmes qui nous ont fait croire (ou essayer de faire croire !) que LeDrian à la tête de la région allait résoudre tous les problèmes…Une activité payante en terme de rapport de force, les premiers panneaux bilingues datent de cette époque…Cela permet de rappeler que ce n’est pas en pétitionnant et en pleurnichant pour ses subventions que l’on fait respecter ses doits linguistiques fondamentaux. C’est lui aussi qui épaulera avec d’autres une équipe de jeunes souhaitant mettre en place des cours du soir de langue Bretonne à Fougères à la fin des années quatre-vingts dix. Dés le lancement de « Gouel Broadel Ar Brezhoneg » (la fête nationale de langue Bretonne) à Karaez (puis à Speied, Louergad, Langonned…) il participera activement à son organisation matérielle, avec une bande de camarades qui comme lui se déplaçait en nombre et pour plusieurs jours de la région Fougeraise pour que cette fête revendicative soit un succès. Il n’hésitait pas pour cela à poser plusieurs jours de congé. Son engagement pour la langue Bretonne, ne s’est pas traduit que par sa participation à des manifestations festives ou de rues et elle ne s’est pas arrêté aux portes des prisons françaises où il est incarcéré de puis bientôt six ans. Il consacre une partie de son temps carcéral à l’étude  de notre langue nationale, et s’offusque lorsqu’un brittophone lui écrit en français…Avis aux amateurs. Il revendiquera d’ailleurs à la barre en juin dernier sa qualité de néo-britophone et en profitera pour se déclarer solidaire des prisonniers politiques Basques auxquelles la cour d’assises refusait le droit de s’exprimer dans leur langue.

 

 

 

Le militant ouvrier :

 

Son attachement à la justice sociale le poussera à rejoindre la CGT et a monté une section de ce syndicat dans l’entreprise de couverture pour laquelle il travaillait à la fin des années 1990. Cela lui coûtera sa place…rien que ça…son patron reconnaîtra lui devant la police française qu’il n’avait rien à reprocher à Kristian ,qu’il qualifie d’excellent travailleur, hormis son appartenance syndicale, son influence sur ses camarades qui l’apprécient tous, et sa propension à revendiquer là encore son engagement pour la Bretagne indépendante. Cela avait le mérite d’être clair…Cet employeur d’ailleurs sera condamné aux prud’hommes pour le licenciement de Kristian….On comprend qu’il préfère payer plutôt que de supporter un « lutteur » de cet acabit !

 

 

 

L’internationaliste :

Kristian, incarnation de la Bretagne rebelle et éternelle, n’en est pas moins un internationaliste conséquent. Tout jeune ,en 1975, il participera à Bayonne à la grande manifestation contre le verdict condamnant plusieurs militants des FRAP ( les jeunes maoistes du Front Révolutionnaire d’Action Prolétarienne) et d’ETA au garrot. Une époque qui le marquera. Il sera des premières délégations d’Emgann-MGI  à Barcelone dans les Pays Catalans pour construire la CONSEO (Confédération des Nations sans états d’europe), des rencontres avec les indépendantistes Polynésiens conduits par Oscar Temaru, et des multiples échanges avec la gauche nationale Basque.

 

 

 

Ce court portrait ne serait pas complet  si on ne disait un mot de sa famille qui l’aide et le soutien, et qui à son image tient bon face à la répression et ce malgré les années, les milliers kilomètres effectués pour venir le visiter en raison de son incarcération loin de son pays  et de sa famille ce qui est contraire au droit français et européen.

 

 

 

Dix sept ans de prison !

 

 

 kristian.jpg



En mars 2004 Kristian a été condamné à 11 ans de réclusion pour son engagement au sein de l’Armée Révolutionnaire Bretonne, et de nouveau à 6 ans en juin dernier (peine confondue avec la première). Il s’en est expliqué devant ses juges en évoquant et assumant son choix de la propagande armée en raison de la négation du droit national du peuple Breton à l’autodétermination. A chaque moment il a remonté le moral de ses camarades incarcérés, et sacrément relevé le niveau des débats en mars 2004 comme en juin 2005.

 

 

 

Kristian s’est engagé pour la Bretagne , pour le peuple Breton, pour l’indépendance. C’est sa fidélité à cet idéal qu’il paye aujourd’hui, puisqu’il est accessible à une libération conditionnelle refusée une première fois il y a quelques semaines….Peut être que vous ne partagez pas toutes les options qu’a choisies Kristian…mais il s’est battu pour nous,… et vous, qu’est ce que vous faites pour lui ?

 

 

 

G.R

 

 

 

 

 

 

 
Partager cet article
Repost0
7 juillet 2005 4 07 /07 /juillet /2005 00:00

Emgann récuse les condamnations exprimées à la fin du procès de 15 militants Basques et Bretons devant la Cour d'Assise spéciale de Paris.
Une fois de plus les juges français insultent la Bretagne toute  entière en condamant ses défenseurs, les militants du droit de leur Peuple à disposer de lui-même, de s'exprimer dans sa langue, d'échanger librement avec les autres peuples, libéré des miradors qui l'empêchent de regarder le monde.
Emgann condamne la sévérité des peines en regard des faits mis en évidences lors du procès.
Nous noterons que la confusion des peines confirme que l'on a effectivement jugé deux fois les mêmes faits, ce qui est inadmissible au niveau du Droit.
Emgann se déclare solidaire avec  les condamnés et appelle à un soutien total en toutes circonstances.

Unité dans la solidarité !
Liberté pour les Bretons emprisonnés !
Liberté pour la Bretagne !
Bretagne Libre et Socialiste !

Quimper, le 30/06/05
pour Emgann, Yannig Laporte

Partager cet article
Repost0
7 juillet 2005 4 07 /07 /juillet /2005 00:00

Kemmenadenn:

Mantret eo Emgann o klevet disoc'h prosez an Euskariz hag ar Vretoned dirak lez-varn ispisial Pariz.Ur wezh ouzhpenn eo bet kondaonet gant ar varnerien c'hall Breizh en he fezh dre he difennourien, an dud a stourm evit gwirioù o Fobl da vezañ mestr en he bro, da gomz en he yezh, da gejañ dichadenn gant ar pobloù all, kuit a virodorioù ouzh mirout outi a sellet da lec'h all.
Spontet eo Emgann gant ar ponner m'eo kondaonadennoù zo da geñver ar fedoù diskwelet e-kerz ar prosez.
Pouezañ a reomp memes-tra gant ar c'hemmesk, pezh a brou eo bet barnet an hevelep fedoù evit un eil gwezh, ar pezh hag a zo direizh hag enep-lezenn a-grenn.
Kengred eo Emgann ouzh an  damallidi ha gelver a ra an dud d'o harpañ e pep keñver hag e pep degouezh.

Unvaniezh evit difenn ar brizonidi !
Frankiz evit ar Vretoned toullbac'het !
Frankiz evit Breizh !
Breizh Dieub ha Sokialour !

Kemper, d'an 30 a viz Mezheven 2005
e anv Emgann, Yannig Laporte

Partager cet article
Repost0
26 juin 2005 7 26 /06 /juin /2005 00:00

Comme l'ont justement rappellé plusieurs prisonniers politiques Bretons dans le cadre du procès qui se déroulent actuellement à Paris, nous nous définissons comme indépendantistes. Il fallait le redire au moment ou certains médias essayent de nous définir en nous attribuant des qualificatifs politiques qui ne nous correspondent pas ( régionalistes, autonomistes). Pour éclairer ceux et celles qui pourraient s'interroger sur le sens de notre combat nous republions ci-après un texte publié il y a plusieurs années dans notre mensuel (Combat Breton) par notre collaborateur Yann Garduner.

 

 

 

 

Pourquoi l'indépendance ?

 

Au fil des années, nous avons largement montré que notre combat est d’abord celui de nos compatriotes bretons qui luttent dans leurs entreprises pour l’emploi et la justice sociale, qui se mobilisent pour un développement économique de notre pays au service de tous et dans le respect de notre patrimoine naturel, qui se battent pour la défense de notre langue et de notre culture, qui militent au quotidien pour le droit de vivre décemment chez eux, en Bretagne. Nous avons toujours désigné nos adversaires : l’État français centralisateur et négateur des Peuples et le système capitaliste avec ses avatars productiviste néo-libéraux.

            Cela dit sans mettre notre « Gwenn ha Du » dans notre poche nous n’avons pas été de ceux qui prétendaient qu’il suffit de changer de drapeau pour que les hommes et les femmes de Bretagne soient enfin libres au plan individuel et collectif. Et s’il est vrai que nous nous rangeons dans le camp indépendantiste, nous n’avons jamais situé le débat politique en Bretagne sur ce seul terrain-là.

 

L’indépendance est légitime. 

            Si l’on admet que la Bretagne existe en tant que peuple et nation distincte, il est légitime que l’on lutte pour sa souveraineté à l’instar de nombreux autre peuples du monde qui ont su préserver leur indépendance au cours de leur histoire ou qu’il l’ont obtenue après une lutte de libération nationale. Le fait d’être Breton ne doit pas nous priver des droits que les autres ont ou cela revient à dire que nous sommes pas Bretons mais sans doute Français vivant dans un espace géographique appelé Bretagne.

            En outre, est-il nécessaire de rappeler que nous avons déjà connu l’indépendance, celle-là même qui nous fut confisquée après une défaite militaire ? Les siècles ne changeront rien à cette vérité historique.

 

L’indépendance est réaliste.

             Sur le plan économique, il n’est contestable par personne que la Bretagne possède tous les atouts d’un pays capable de se gérer en toute indépendance. Notre pays est bien plus  que le « garde-manger » de la France. Sa taille est comparable à celle des Pays-Bas, de la Belgique, du Danemark, d’Israël… Sa situation géographique à la pointe de l’Europe est l’une des meilleures du monde. Son climat, ses façades maritimes, son potentiel agricole, sont à la fois les alliés et les fruits d’un Peuple dont l’enracinement, le dynamisme et l’ouverture ne sont plus à démontrer.

            Le réalisme n’est pas de dire «La Bretagne  ne peut pas se débrouiller sans la France » sans jamais dire pourquoi. Mais l’irréalisme est bien de justifier la situation de dépendance actuelle qui nous fait croire que nous sommes excentrés dans un État centralisé qui en plus nous prive du cinquième de notre territoire et, partant, du tiers de notre potentiel économique ! Le fameux « problème breton » n’existe pas. Seul existe un problème français en Bretagne.

 

L’indépendance est possible.

            Alors que d’aucuns considéraient naguère l’accès à une quelconque indépendance, comme une chimère propre à occuper les fins de banquets, jamais l’Histoire ne nous à mis ce plat si près à la portée de la main. Sans parler de l’indépendance algérienne de 1962, combien de pays et de peuples se l’ont acquise depuis la dernière guerre et siègent depuis à l’ONU ? Plus près de nous, en Europe, les récents évènements ont montré qu’il n’y avait rien de définitif et que les chapes de plomb des empires les plus totalitaires finissaient par céder. De l’Ukraine à la Lettonie, de la Slovaquie à la Slovénie, plusieurs dizaines de « petites » nations viennent au cours de ces dernières années sinon de ces derniers mois, souvent contre toute attente, de se libérer et d’être reconnus comme peuple indépendants au sein de la Communauté Internationale. Ce mouvement historique qui rappelle curieusement une autre fin de siècle, le XIXème siècle, va bientôt toucher des peuples encore plus proches de nous. Les Basques qui manifestent par dizaines de milliers, derrière des banderoles réclamant l’autodétermination, les Écossais qui réclament une Écosse indépendante en Europe, les Catalans qui s’affirment ouvertement en marche vers l’indépendance, les Corses qui mettent dorénavant en avant le principe de souveraineté nationale, sans oublier les Flamands qui vont bientôt oublier qu’ils avaient été Belges une fois !

            Les Bretons ont-ils intérêt à ne pas saisir cette opportunité historique qui s’offre à eux ?

 

L’indépendance est nécessaire.

            Changer de cadre institutionnel en passant du statut de collectivité régionale à quatre départements et un super préfet à celui de pays indépendant doté de son propre gouvernement désigné par le peuple, ne suffit pas en soi à modifier comme par un coup de baguette magique la réalité socio-économique et culturelle de notre pays, ni le quotidien des Bretons. L’abrogation du chômage et de la précarité de l’emploi, la fin des injustices sociales ne se décrètent pas plus que la relance économique ou le réveil culturel. Sans doute. Reste qu’il serait plus efficace de décider chez nous des mesures à prendre dans tous les domaines que d’attendre que Paris veuille bien y prêter l’oreille. La raison principale tient dans le fait que  nous n’avons pas les mêmes intérêts et qu’ils sont souvent contradictoires. L’émigration des jeunes, les bas salaires, le tout-tourisme, la disparition  de nos agriculteurs et maintenant de nos pêcheurs, autant de désastres qui ne sont pas inéluctables. Ils sont la conséquence de choix politiques qui servent les intérêts de l’État français et des multinationales.

            L’indépendance nous permettrai de défendre nous mêmes les intérêts de notre peuple dans les instances européennes et internationales au lieu de les confier à des ministres qui ne servent que l ‘ « intérêt supérieur » de la France. Sur les plans de l’agriculture et de la pêche, on voit bien comment ce qui fait notre potentiel économique est bradé sur l’autel de l’intérêt commun à Bruxelles et ailleurs, alors que les peuples qui disposent de représentants pour les défendre arrivent à tirer leur épingle du jeu en obtenant des régimes spéciaux ou dérogatoires.

            Ce qui est vrai sur le plan économique l’est tout autant dans le cadre de la lutte contre le chômage et l’exclusion social, la défense de nos côtes et de notre patrimoine naturel, la politique culturelle et linguistique. Cela nous aurait évité d’aller pleurnicher pour un statut de langue officielle ou par la ratification d’une charte européenne !

 

L’indépendance ce qu’elle n’est pas.

            L’indépendance n’est pas l’autonomie. Cette notion, qui a perdu son sens original, est liée à une situation de dépendance qui maintient un peuple sous la domination politique d’un État, qui lui octroie certains droits internes tout en le privant de l’essentiel : la liberté. La Bretagne autonome est un leurre dans la mesure où la France n’est pas historiquement une communauté de peuples qui ont librement consenti à se regrouper comme dans une fédération, mais un état issu d’un système monarchique négateur de ces mêmes peuples. L’autonomie n’est bien souvent qu’une étape transitoire qui tombe comme un fruit mûr lors de la marche d’un peuple vers son indépendance. Si elle peut être bonne à prendre, elle ne peut en rien constituer un objectif à long terme.

            L’indépendance n’est pas l’autarcie. La Bretagne, pays maritime, est suffisamment ouverte sur le monde pour ne jamais être tentée de se replier sur elle-même. Sa prospérité d’autrefois et son développement  (inégal) actuel, elle les doit à ses échanges avec l’extérieur. L’indépendance nous permettrait d’accroître ces relations internationales vers l’ouest et le sud alors que la dépendance actuelle nous enferme dans des relations économiques presque uniquement tournées vers la France et toujours supervisées par Paris.

 

L’indépendance dans l’Europe des Peuples.

            L’indépendance conférera à la Bretagne et à notre peuple un cadre politique et juridique reconnu au plan international et en tout premier lieu au plan européen. L’Europe que nous voulons n’est pas celle du référendum sur le Traité de Maastricht qui ne nous était pas soumis en tant que peuple, comme les Danois ou les Irlandais (sauf le Nord) mais en tant que citoyen d’un état que nous refusons. L’Europe ne pourra être bénéfique que dans la mesure où notre existence  aura été reconnue comme peuple décidant librement de s’associer, de coopérer et d’échanger ou non avec d’autres au plan international.(Pour les mêmes raisons nous avons fait campagne pour le  "non" au référendum sur le TCE en juin 2005 NDLR)

 

prim1.jpg

 

L’indépendance avec le peuple breton.

            L’indépendance ne saurait être déclarée par une poignée d’individus qui se seraient auto-proclamés dirigeants de leur peuple sans le consentement de ce dernier. Elle est au contraire le fruit d’une prise de conscience massive et profonde au sein de l’ensemble de nos compatriote. Elle n’est pas une fin en soi mais un objectif politique dans un projet de libération individuelle et collective. Elle ne peut être définie au préalable dans son contenu réel dans la mesure ou ce n’est pas un groupe de décider à la place d’un peuple. Mais  c’est bien la vocation d’un mouvement politique de faire les propositions qui lui semblent justes afin que chacun se détermine en toute liberté.

Y.G.

 

Partager cet article
Repost0
21 juin 2005 2 21 /06 /juin /2005 00:00

 

 

 

Emgann-MGI aux deuxièmes rencontres de la gauche européenne au Pays basque.

 

 

 

Emgann-Mouvement de la Gauche Indépendantiste a participé aux deuxièmes rencontres de la gauche européenne organisées à Etxarri-Arranaz en Navarre au Pays-Basque le 16, 17, et 18 juin 2005.

L’an dernier ces rencontres avaient permis de jeter les bases d’un débat et d’une campagne contre la constitution européenne. La gauche indépendantiste Basque et sa principale composante (Batasuna) sont à l’origine de cette initiative.

 

Plus d’une vingtaine de nations, avec ou sans état, étaient représentées par une cinquantaine de mouvement ou partis. Outre Emgann-MGI pour la Bretagne, Sinn Fein (Irlande), Anaram Au Patac (Occitanie),  DHK-C (Turquie), Cadize Rebelde (Andalousie), Red and Green alliance (Danemark), PDS (Allemangne), Camp Anti-Impérialiste (Autriche), Endavant, MDT, ERC…(Pays Catalans) ont participés à ces rencontres. Ils y avaient également des représentants Grecs, Portugais, Italiens, Palestiniens, Sardes, Galiciens, Colombiens, Argentins, Mapuches, Uruguayens…

 

Au lendemain de la victoire du non au traité constitutionnel européen dans l’état français et au Pays Bas, les délégués ont travaillés sur les points suivants :

 

 

 

 

-Droit à l’autodétermination

 

 

 

 

-Directive Bolkenstein

 

 

 

 

-Migrations

 

 

 

 

-Politique étrangère et sécurité commune dans l’Union Européenne.

 

 

 

 

Ce fut aussi l’occasion pour notre mouvement de faire connaître la réalité de l’oppression nationale en Bretagne. Par ailleurs le dernier jour des rencontres, les délégués des organisations politiques présentes ont pu retrouvés lors d’une fête marquée par un grand esprit d’internationalisme, les représentants syndicaux notamment ceux du SLB Breton et du STC Corse) et des mouvements de jeunesses réunis dans d’autres endroits du Pays Basque à l’invitation de leurs homologues Basques. Le soir un grand concert anti-impérialiste a réuni plus de 5000 jeunes, sous la bannière de Segi, une organisation de jeunesse...interdite par le pouvoir espagnol !

 

Emgann-MGI se réjouit de sa participation à ces journées qui ont posées les bases concrètes d’une Europe des peuples libres et solidaires dans la continuité de notre travail commun contre le traité constitutionnel européen. Nous remercions chaleureusement nos camarades Basques de la gauche abertzale pour leur invitation et la qualité de leur  accueil (la plupart des intervenants Basques s'exprimant dans leur langue et une traduction simultanée étant assurée pour tous !). Il était particulièrement important pour nous d’être aux cotés de la gauche nationaliste Basque au moment ou une ébauche de solution politique se profile au Pays Basque, notamment grâce à la combativité de la gauche abertzale.

 

 

 

 

Les contributions aux débats sont toujours disponibles sur  :


http://www.ezkerraeuropan.com

 

 

 

 

Pour Emgann-MGI : Primael Petit. (le 21 juin 2005)

 

 

 

 

Emgann-MGI BP 70215 22202 Gwengamp cedex

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 juin 2005 1 20 /06 /juin /2005 00:00

carb-small.gif

 

Devant la prison de femmes de Rennes le samedi 18 juin un trentaine de personnes ont répondus à l'appel de la la commission prison de l'UR-CNT Bretagne (syndicat révolutionnaire) qui souhaitait mobiliser dans le cadre de la Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire. A leur invitation les militants d'Emgann-MGI et de la plateforme locale d'Asambles sont venus rappeller la situation spécifique des prisonniers politiques Bretons.

Ce fut l'occasion de rappeller la position de notre mouvement sur le procès se déroulant en ce moment à Paris contre des militants indépendantistes Basques et Bretons et qui est la suivante:

"SOLIDARITÉ !

Souvenez-vous ! C’était il y a un peu plus d’un an, des militants indépendantistes Bretons passaient devant une cour d’assises spéciales parisienne. Un jugement qui intervenait plus de quatre ans après les premières incarcérations dans le cadre des enquêtes sur les activités de l’Armée Révolutionnaire Bretonne ! Une période de détention provisoire record pour 6 militants, les autres comparaissant libres après des périodes d’incarcération plus ou moins longues.

Pendant ces quatre ans que n’a-t-on pas entendu à leur sujet ! Une certaine presse (pas seulement Parisienne !) les avait déjà jugés, grâce aux informations savamment distillées par les magistrats et autres “sources” proches de l’enquête.

Déjà jugés ? Accablés oui plutôt ! Traînés dans la boue ! Après les avoir salis, on les attendait brisés. La plupart ne renia pas à la barre ses opinions, malgré les réquisitions lourdes de l’accusation.

Plusieurs d’entre eux revendiquèrent leur appartenance ou leur sympathie pour l’ARB en raison du contexte politique en Bretagne, du mépris affiché du pouvoir envers certaines revendications Bretonnes, en raison du déficit démocratique que subit le peuple breton comparé aux autres nations d’Europe. Parmi ces revendications méprisées que ces militants mentionnaient, il y en avait deux en faveur desquelles la nouvelle assemblée régionale votera à l’unanimité quelques semaines plus tard : la réunification de la Bretagne et la sauvegarde de langue Bretonne.

Alors isolés les militants indépendantistes Bretons ? Vraiment ? Bien sûr depuis ces votes, on est en droit de se demander ce qui a vraiment changé. Peu de choses… Mais ce n’est pas dans la nature des institutions françaises, tel le conseil régional, fut-il doté de compétences nouvelles suite à une nouvelle décentralisation, que de garantir le droit du peuple Breton à l’autodétermination nationale.

Et puis il y avait “Quévert”, cet attentat qui coûta la vie à une jeune employée d’un Fast-Food. Pendant quatre ans, on avait répété sur tous les tons que les coupables seraient dans le box. Après un procès éprouvant et long, tous les observateurs, y compris les médias qui étaient jusque-là peu favorables aux accusés, durent reconnaître que l’accusation ne disposait pas de l’ombre d’un début de commencement de preuve pour impliquer les accusés dans ce drame… Les militants furent acquittés de ce fait, certains furent condamnés pour d’autres actions n’ayant fait que des dégâts matériels.

Si ils ont pu obtenir ce résultat, c’est grâce à la solidarité de nombreux Bretons et Bretonnes, mais aussi d’une solidarité venant d’autres pays. Un mouvement de solidarité politique, morale, financière, humanitaire, auquel même le procureur fit allusion dans son réquisitoire.

Ce mouvement de solidarité fût au départ porté par de bien petits groupes de personnes, puis ils s’est étendu.

 Il continue et doit trouver un nouveau souffle. En juin des Bretons comparaîtront de nouveau devant une cour d’assises spéciales française, aux cotés de militants indépendantistes basques, pour répondre de leur participation supposée à un vol d’explosifs.

Nous souhaiterions rappeler que certains de ces Bretons ont déjà été jugés en mars 2004 pour les faits pour lesquels ils comparaissent de nouveau. Preuve d’acharnement s’il en est !

D’autres se déclarent totalement étrangers aux faits dont on les accuse. Gardons à l’esprit qu’au départ, peu de gens croyaient ceux de mars 2004 innocents de l’attentat de Quévert. Et pourtant...

Rappelons-nous les années de détention préventive effectuées sans jugement, pour rien parfois, ou si peu ! Rappelons-nous les familles des prisonniers humiliées, obligées d’effectuer des centaines de kilomètres pour aller voir leurs proches incarcérés à Paris, et ce au mépris du droit français et Européen.

Il n’est pas possible non plus, de passer sous silence la réincarcération scandaleuse d’Arno Vannier qui serra sous les verrous lorsque vous lirez ces lignes. Il a un reliquat de quelques mois de prison à effectuer suite à sa condamnation pour sa prétendue appartenance à l’ARB. Difficile de ne pas parler là encore d’acharnement et de se dire que si Arno était patron véreux, ex-préfet collabo ou magistrat en disgrâce, il n’aurait pas subit le même sort. Nous pensons de même au sujet de Kristian Georgeault, dont la liberté conditionnelle vient d’être refusée.

Le contexte général du procès sera différent et puis il y aura les Basques.

Nous n’avons pas à juger les Basques, ni leurs méthodes de lutte quoiqu’elles nous inspirent. Nous savons seulement une chose : leur pays doit retrouver la paix, ce conflit sanglant doit cesser et cela ne sera possible que lorsque la démocratie sera respectée dans ce pays par les états français et espagnols. Une paix basée sur la négociation entre toutes les parties, s’appuyant sur le respect du droit à l’autodétermination, une solution souhaitée par la majorité sociale au Pays basque, basée sur le bon sens et pas sur la répression aveugle. "

Cette prise de position est tirée de "Combat Breton" (numéro 8) le mensuel d'Emgann-MGI, disponible pour 10 euros par an (chèque à l'ordre d'Emgann) à envoyer à Emgann BP70215 22202 Gwengamp cedex.

Partager cet article
Repost0
19 juin 2005 7 19 /06 /juin /2005 00:00

Le président du Conseil Général des côtes d’Armor Claudy Le Breton s’engage à contacter A-Stroll pour discuter de la place la langue Bretonne dans la vie départementale !

 

 

Aujourd’hui  samedi 18 juin le conseil général des côtes d’Armor lançait dans le cadre prestigieux du châteaux de la Roche-Jagu sa saison culturelle estivale. Ce fut l’occasion pour les militants du collectif A-Stroll (Ensemble pour le Trégor-Goelo) d’interpeller les dirigeants de l’assemblée départementale présents sur la place de la langue Bretonne dans la vie publique départementale. En effet le président Claudy LeBreton s’était distingué l’an dernier en incitant les communes à faire de la place à la langue anglaise dans les bulletins municipaux. Cette contradiction n’avait pas échappé à A-Stroll, collectif de militants nationalistes et progressistes de la région de Guingamp qui mènent par ailleurs une campagne  contre la spéculation immobilière, qui avait dénoncé le fait que le bulletin du conseil général des côtes d’Armor ne comportait pas un mot de Breton.

Aujourd’hui une vingtaine de militants d’A-Stroll attendaient Monsieur Le Breton de pieds fermes. Ils ont accueillis les festivaliers et officiels avec une grande banderole (Brezhoneg yezh ofisiel diouzhtu ! La langue Bretonne officielle tout de suite !) un tract (bilingue evel-just !) diffusé à plus de mille exemplaires dont voici le contenu :

« On est pas des chiens ! Le Breton langue officielle !

 

 

Ce qui fait la différence entre les chiens et les hommes c’est la langue. Les chiens aboient tous de la même façon aux quatre coins de la planète. Chaque peuple par contre a sa culture et sa langue. Pour un être humain l’esprit est aussi important que le corps et il est tout aussi grave d’opprimer l’esprit de l’homme que son corps.

 

 

L’article 2 de la Constitution française qui refuse nos droits fondamentaux est un crime officiel contre les droits de l’homme.

 

 

Après une longue lutte nous avons réussi à faire installer par le département des côtes d’Armor des panneaux en Breton sur le bord des routes. Et après…à croire que la politique-linguistique du département n’est qu’attendre pour accompagner le corbillard !

 

 

Nous exigeons donc du conseil général des côtes d’Armor :

 

 

-Que le Breton ait une place égale à celle du français à l’intérieur du parc de la Roche-Jagu comme dans chaque encart publicitaire annonçant les événements du parc.

 

 

-Qu’une place soit donnée dans le bulletin « Côtes d’Armor » publié par le Conseil Général.

 

 

-Que la publicité pour toute manifestation soutenue par l’assemblée départementale soit faite en Breton.

 

 

-Que le Breton soit utilisé par l’administration du conseil général.

 

 

-Qu’un élan public soit lancé vers les bretonnants et les bretonnantes pour qu’ils soient fiers d’employer leur langue tant dans les échanges privés que dans la vie publique. »

 

 

Devant la presse  et en public Claudy Lebreton s’est engagé à téléphoner à un responsable d’A-Stroll pour parler de leur revendications, Christian LeProvost (chargé de la politique culturelle dans le département) à fait de même.

 

 

Les militants d’A-Stroll en prennent bonne note et resteront vigilants jusqu'à ce que ces revendications basiques soient satisfaites. Par ailleurs l’animateur du château de la Roche-Jagu a indiqué de la même manière s’engager à utiliser une signalétique bilingue dans l’enceinte du parc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 juin 2005 7 19 /06 /juin /2005 00:00


Le 26 mai avait lieu à Rennes un meeting international pour un "non" au TCE en faveur du droit des nations sans état à l'autodétermination. Des Dalton y représentait Republican Sinn Fein (
www.rsf.ie), Koldo Gorostiaga (ex député européen www.ezkerraeuropan.com ) l'initiative basque pour le non, et Eric Goyenectche  Anaram au Patac (gauche révolutionnaire Occitane http://perso.wanadoo.fr/anaram ). C'est Lionel Henry, militant d'Emgann-MGI et animateur du collectif nationaliste et progressiste local Asambles qui a ouvert ce meeting qui a connu une bonne couverture médiatique. Pour ceux et celles qui n'étaient pas là voici une des prises de parole.

Déclaration finale de Gael Roblin au Meeting  international de Rennes du  26 mai 2005 contre le traité constitutionnel européen:

 

 

 

 

Da gentañ tout e felle din trugarekaat ac’hanoc’h evit bezañ deut fenoz da gemer perzh en hor meeting a-enep da vonnreizh Europa.Trugarez ivez d’hor mignoned deuet deus pell tre a-wezhioù evit displegañ o sav-poent hag o dielfenn diwar-benn ar vonnreizh.

Dre o bezañs amañ e Breizh e tiskwellomp splann e fell din sevel un Europa all, un Europa diazezet war gwir ar pobloù d’en em dermeniñ, da zibab o dazont broadel o unan met ivez asambles evit gallet difenn interestoù ha mad al labourerien hag ar pobloù ha n’eo ket reoù ar re gros, ar batroned. Europa ar pobloù dieub ha kengred a fell deomp sevel, skoazh ouzh skoazh gant ar broadoù all. Kement mañ na vo ket tu ober gant ar vonnreizh a ginniger deomp.

 

 

Je tenais d’abord à vous  remercier toutes et tous pour votre présence ici ce soir, dans le cadre de ce meeting contre le TCE. Un grand merci aussi à nos amis et camarades venus parfois de très loin pour  nous faire partager leurs analyses et point de vue sur la constitution européenne. Par leur simple présence ce soir parmi nous, nous démontrons clairement notre volonté de construire une autre Europe une Europe  basée sur le droit à l’autodétermination des peuples, sur le droit à choisir leur avenir national eux même mais aussi ensemble pour défendre les intérêts et le bien des travailleurs et des peuples et non ceux des gros, des patrons. C’est l’Europe des peuples libre et solidaires que nous voulons construire, de concert avec les autres nations. Ceci n’est pas possible avec le traité constitutionnel que l’on nous propose.

 

 

Lorsqu’à  Emgann nous avons débattu de notre position sur le traité constitutionnel  Européen nous l’avons fait en tant que Bretons, en tant qu’indépendantistes Bretons, en tant que nationalistes décomplexés.

 

 

Nous sommes partis du constat dramatique, mais malheureusement bien réel, que l’on peut dresser de la démocratie en Bretagne.

 

 

De très nombreuses petites nations en Europe ont acquis ces dernières années un certains nombre de libertés leur permettant de défendre leurs intérêts, y compris au niveau international. Ces nations ont acquis un certain degré de souveraineté, je pense bien sur à la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Tchéquie, Malte, Chypre qui ont toutes des populations numériquement inférieurs ou comparables à la celle de la Bretagne. Les Ecossais , les Gallois dans une autre mesure ont eux aussi les moyens institutionnels  d’exister en tant que nations distinctes. Je ne connais pas l’histoire de tout ces pays, mais ce dont je suis sur c’est que ces acquis n’ont été possible que par ce que ces peuples se sont dotés de leaders, de mouvements politiques assumant sans complexe aucun le fait national.

 

 

En Bretagne nous n’avons pas d’institutions spécifiques, nous devons nous contenter d’un conseil régional croupion, reprenant un découpage territorial excluant la Loire-Atlantique imposé par le Maréchal Pétain. Un conseil régional qui a un budget ridicule, comparable à celui de la ville de Rennes ou à celui d’un vulgaire conseil général. Bref, un budget de comité des fêtes. Le mode d’élections à ce conseil est des plus antidémocratiques, en raison d’une loi électorale verrouillant le droit à la représentation d’une grande partie du corps électoral Breton.

On pourrait croire que la construction européenne mettrait la France devant ces contradictions antidémocratiques, la tentation est grande pour certains d’espérer affaiblir le centralisme français à travers un traité constitutionnel européen.

 

 

Mais c’est un raisonnement d’une naïveté confondante. Croyez vous sincèrement que Valery Giscard d’Estaing et ses complices de la convention soient des partisans du droit à l’autodétermination nationale du peuple Breton ? Croyez vous sincèrement que Jospin, Sarkozy, Chirac feraient la promotion d’un traité constitutionnel ouvrant des brèches sérieuses dans l’ultra-centralisme antidémocratique français, alors que tous méprisent toutes nos revendications y compris les plus basiques ? Dois rappeler qu’ils ne font pas que les mépriser, ils les combattent et les répriment.

 

 

Oui c’est vrai, ce traité remet en cause une partie des prérogatives des états, y compris de la France. Mais ils ne faut pas se laisser abuser par cet effet d’optique, bien évidemment les vertueux démocrates que j’ai évoqué plus haut ont pensés à tout.

Nous partageons toutes les critiques que font les opposants de gauche au traité à propos de la remise en cause des services publics (qui soit dit au passage n’ont rien de typiquement français), des acquis sociaux. C’est vrai ce traité remet en cause tous ces acquis (aussi perfectibles et critiquables soient ils !), ces acquis ont été gagnés dans le cadre des états existant ces cinquante ou cent dernières années, par ce que c’est le cadre institutionnel dans lequel avait lieu ces luttes revendicatives. Ce n’est pas faire du chauvinisme français que de le dire, c’est un simple constat de bon sens historique.

 

 

Les suppôts du libéralisme économique  ( c’est à dire le Parti Socialiste, l’UMP, l’UDF…) font la promotion de ce traité pour cette raison. Par ce que ce traité fait la part belle aux grand patronat, aux multinationales qui ont tout à gagner à mettre en concurrence « libre et non faussée » les travailleurs des différents états européens.

 

 

Mais ce traité fait des états tels qu’ils existent aujourd’hui les seuls sujets de droit de cette constitution. Et c’est pour cela aussi que tout l’establishement politique français en fait la promotion.

Il suffit de lire le Traité pour s’en convaincre. Le traité constitutionnel en reconnaissant de façon officielle seulement les langues et cultures des états dominants nie la diversité linguistique et culturelle. Le traité viole les droits linguistiques et culturels de millions de citoyens européens. Je tenais insister sur cet aspect du débat ce soir car je sais que beaucoup de militants culturels Bretons (pas tous !) sont tentés par le « « oui » en espérant ainsi contrer la politique répressive et assimilationniste  de la France vis à vis de la langue Bretonne ou du Gallo.

 

Dans la partie I, titre I (« Définition et objectifs »), le texte établit que l’Europe « respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique, et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen » (art. I-3/3). Mais cet « objectif » est inséré dans le même n° 3 de l’article I-3 qui constitutionnalise l’« économie sociale de marché hautement compétitive ». Les antilibéraux savent bien qu’il est impossible de promouvoir la diversité culturelle (notamment pour de petits groupes humains « non rentables ») dans le cadre d’une économie « hautement compétitive » au sein d’un « marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée » (art.I-3/2). Le néolibéralisme pousse, à terme, au tout-anglais, et dans l’immédiat, aux langues les plus rentables dans l’économie : en France, le français.

C’est tellement vrai que je tiens à rappeler qu’a la sous-préfecture de Guingamp, l’anglais est maintenant langue officielle à parité avec le français. Le sous-préfet à justifié cette décision, pourtant visiblement contraire à l’article 2 de la constitution française qui restera en vigueur en cas de victoire du « oui » , par ce que les anglais eux apportent une richesse au centre-Bretagne.

 Du reste, juste avant la phrase sur le respect de la « richesse de sa diversité culturelle et linguistique », une autre phrase promeut, elle, la « cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres ». En clair, le respect de la diversité culturelle ne saurait avoir aucune incidence territoriale, et relève de la solidarité entre les États tels qu’ils sont aujourd’hui.

 

Si un doute pouvait subsister sur le sens à attribuer à ces morceaux de phrase alambiquées de l’article I-3, il suffirait de se reporter au n° 1 de l’article I-5 :

 « L’union respecte l’égalité des États membres devant la constitution ainsi que leur identité nationale, inhérente à leurs structures fondamentales politiques et constitutionnelles, y compris en ce qui concerne l’autonomie locale et régionale. Elle respecte les fonctions essentielles de l’État, notamment celles qui ont pour objet d’assurer son intégrité territoriale, de maintenir l’ordre public et de sauvegarder la sécurité nationale ».

 

On le voit, l’Union ne respecte pas l’égalité des nations, mais des États membres. Elle respecte leur « identité nationale » (à noter le singulier, qui démontre qu’il s’agit bien de l’« identité nationale » des États) et respecte aussi l’« autonomie locale et régionale » si telle est la volonté de l’État concerné et selon ses « structures fondamentales politiques » inchangées. Dans le cas français, cela signifie que les « régions de programme » françaises issues du gaullisme (et qui sont restées la base de la « régionalisation ») seront donc « respectées », mais point des provinces ou nations historiques non reconnues par l’État. Chevènement et Mélanchon  peuvent , sur ce point, respirer : il n’y aura toujours pas de « peuple corse ». L’intégrité territoriale d’un État est faite norme constitutionnelle, ce qui signifie que les nations  sans état comme la Bretagne demandant d’accéder à un statut politique ou d’en changer, ne pourront nullement s’appuyer sur la constitution pour le faire évoluer, à plus forte raison pour jouir de l’autodétermination.

 

 

Voter « oui » c’est renforcer et figer les aspects les plus rétrogrades et anti-démocratiques du centralisme français vis à vis de la Bretagne.

 

 

Comme j’évoquais à l’instant les sinistres Mélanchon et Chevènement, je ne peux m’empêcher d’évoquer ceux et celles qui nous diabolisent en disant que nous mêlerons nos voix à celles de ces centralistes tricolores en votant non.

Cette insulte un peu facile peu se retourner très facilement contre eux. J’ai personnellement vu Kristian Guyonvarc’h (dont je ne me permettrais pas de mettre en doute la sincérité de l’ engagement pour la Bretagne  et la langue Bretonne) faire la promotion du traité avec Bernard Poignant…Vous savez ce député européen PS qui déclarait son opposition à l’officialisation de la langue Bretonne il y a quelques années en déclarant : «  la langue Bretonne officielle ? Plutôt m’arracher les dents ! »

Voter « non » ou « oui » c’est se déterminer sur un texte , c’est ce qui nous est demander, et rien d’autre. On ne mélange ses voix avec personne, on se détermine librement. Mais certains eux n’hésitent pas faire campagne ( et c’est autre chose que de prétendument mélanger sa voix !) avec la très démocrate …. Marylise LeBranchu !

Comment peut on faire campagne, faire copain-copine avec ce personnage qui a laissé croupir en taule des années des militants indépendantistes Bretons tout en sachant que leurs dossiers était vides ?

Ceux  qui se disent de gauche et Bretons  et qui nous demandent de voter « oui » en nous promettant  de desserrer ainsi le corset  français qui étouffe la Bretagne   sont ceux qui nous demandaient de voter Mitterand en 1981 et 1988, Chirac en 2002….et LeDrian en 2004. Pas la peine de revenir longuement sur le peu d’avancées pour les droits nationaux du peuple Breton qu’ont apportés ces géniales consignes de vote.

 

 

J’évoquais tout à l’heure les prisonniers politiques Bretons, nous sommes nombreux dans cette salle à avoir goûtés aux joies de l’arsenal antiterroriste français…un arsenal liberticide qui fait des envieux jusqu’aux Etats-Unis. Voter « oui » c’est renforcer dans toute l’Europe la pluie de lois dites antiterroristes qui est tombée sur les militants indépendantistes et progressistes depuis le 11 septembre 2001.

 

 

Avec le projet de constitution Européenne les choses risque de s’aggraver encore. En effet ce traité légitime les structures de coopération policière et judiciaire (Eurojust et Europol) (article III-276) et Eurodac (centralisations des empreintes digitales). Un acte du conseil Européen définit ainsi le terrorisme « activités visant à déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d’un pays ou d’une organisation internationale ».  Vous avez tous compris les risques que cela constitue pour les libertés démocratiques, politiques et syndicales. Voter « non » c’est lutter concrètement contre les lois anti-terroristes qui mangent chaque jour un peu plus nos libertés.

C’est un acte de solidarité avec les prisonniers politiques Bretons qui croupissent dans les geôles françaises mais aussi avec les quelques 200 prisonniers politiques qui peuplent les cachots de cette république. Il y a aujourd’hui en France plus de prisonniers politiques que lors de l’amnistie de 1981. En Europe ce sont des milliers de combattants et militants des luttes de libération nationales,  et révolutionnaires qui endurent la même situation.

Ne les oublions pas !

 

 

Les tenants du « oui » nous accusent de céder à la tentation du  repli, pourtant qui à part nous (même chez les partisans du non !) réaffirme clairement que voter « non » est un devoir de solidarité anti-colonialiste avec les peuples d’outre-mer sous domination française ? Guadeloupéens, Martiniquais, Kanaks, Polynésiens, Réunionais, Guyanais rejettent ce traité assimilateur. On a essayé de nous faire croire que ces peuples étaient français, maintenant on essaye de les assimilés de force dans le projet capitaliste de la grande bourgeoisie européenne.

 

 

 

 

Nous sommes maintenant à quelques jours du scrutin, restons méfiants face aux sondages car rien n’est gagner. Ils nous restent peu de temps pour convaincre et faire entendre le non Breton, indépendantiste, progressiste et internationaliste.

Quoiqu’il en soit, quelque soit le résultat du référendum nous devrons continuer à lutter contre la constitution…française, qui dans ses aspects les plus négatifs nous sera toujours opposée face à nos revendications. Cette constitution nous ne la reconnaissons d’ailleurs pas non plus. Il fallait le rappeler. C’est pourquoi nous tenons à nous démarquer des partisans du « non » aux accents tricolores, qui défendent le statu-quo centraliste français, facteur d’inégalités territoriales et sociales flagrantes.

Notre plan B nous ce la sera le plan Bretagne !

 Nous continuerons à œuvrer et discuter sans exclusive avec tous ceux qui sont favorables au droit du peuple Breton à l’autodétermination. Dans les mois qui viennent nous leurs offrirons de constituer un front des libertés Bretonnes, par ce que notre avenir doit se décider ici !

En attendant votons non le 29 mai !"

 

Si vous souhaitez visualiser des photographies de ce meeting rendez vous sur :

http://membres.lycos.fr/asambles/

 

 

Partager cet article
Repost0
19 juin 2005 7 19 /06 /juin /2005 00:00
Il y a vingt ans Kristian ar Bihan nous quittait.

 

C’est une cinquantaine de personnes qui ont prit part au rassemblement devant le tribunal de Gwengamp samedi 11 juin 2005 à l’appel conjoint de la Coordination AntiRépressive de Bretagne, d’Emgann-MGI, et de Treger Disuj.

A l’occasion de « Devezh ar Vro » (la fête nationale du peuple Breton) qui coïncide avec la victoire de Nominoe sur les francs en 845 et l’insurrection des bonnets rouges au 17eme siècle, les organisateurs avaient souhaités rappeler leurs solidarité avec les Bretons actuellement jugés par une cour d’assises spéciales françaises. Ce fut aussi l’occasion de rendre un hommage à Kristian ar Bihan, jeune militant nationaliste Breton, décédé il y a tout juste vingt ans à l’occasion d’une opération clandestine visant le tribunal français de cette ville.

Klaod an Duigoù (pour la CARB) et Jan Mai Salomon (pour Emgann-MGI) ont évoqué ce jeune militant mort à 28 ans pour que notre pays puisse un jour maîtriser son destin national. Kristian Ar Bihan, comme le rappelait déjà Emgann-MGI en 1985, avait choisit d’agir de façon désintéressée par solidarité avec les ouvriers d’Alcatel-CIT frappés par une dure vague de licenciement à cette période.

De nombreux membres de la presse étaient présents, les forces de police françaises surveillaient de prés ce rassemblement digne et pacifique. Malgré leurs présence, les militants ont pu poser une plaque en hommage à Kristian ar Bihan à l’endroit même ou celui ci est décédé. L’acte s’est terminé par le « Kan Bale An ARB », après le dépôt d’une gerbe d’ajoncs dédié à tous les militants décédés tels Yann- Kel Kernaleguen et Jean Groix qui à l’instar de Kristian ar Bihan ont payés de leurs vies leur engagement pour le peuple Breton.

Emgann-MGI, tient à remercier tout ceux et celles qui ont prit part à cet hommage politique, et invite les Bretons à amplifier le mouvement de solidarité avec les militants indépendantistes Bretons actuellement jugés Paris, ce qu’il est possible de faire en participant aux initiatives de la CARB et en faisant parvenir une solidarité financière à Skoazell Vreizh (www.skoazell-vreizh.org).

Pour Emgann-MGI : Jan mai Salomon.

Si vous souhaitez visualiser des photos de ce rassemblement rendez vous sur :

http://membres.lycos.fr/asambles/

 

Partager cet article
Repost0
19 juin 2005 7 19 /06 /juin /2005 00:00
 
Appel d'un ancien prisonnier politique breton

APPEL D'UN ANCIEN PRISONNIER POLITIQUE BRETON : Les finances de Skoazell Vreizh dans le rouge http://www.skoazell-vreizh.org/galleg/appel_finances.htm

J'envoie ce texte à titre personnel, en tant que personne ayant eu besoin d'aide morale mais aussi financière à un moment de ma vie où moi et ma famille en avions besoin mais je vous envoie aussi ce texte en tant que membre du Conseil d'Administration de Skoazell Vreizh.

Ce n'est un secret pour personne : les comptes de Skoazell Vreizh sont dans le rouge. L'association éprouve d'énormes difficultés à régler les honoraires des avocats défendant les bretons actuellement jugés devant la Cour d'assises spéciale de Paris mais voilà, les finances de Skoazell sont si catastrophiques qu'elle est également dans l'impossibilité d'aider les inculpés bretons contraints et forcés de vivre à Paris pour ce mois de juin.

Si Skoazell n'a jamais failli à son devoir qu'est de venir en aide aux bretons subissant un acharnement sans limite de la part de l'état français, cette fierté qui est la notre : la SOLIDARITE, pourrait être mis en cause si chacun ne fait pas en sorte AUJOURD'HUI que cette loi de la solidarité reste une vérité en Bretagne.

Skoazell Vreizh ne fait pas de politique, nous ne sommes pas ici pour juger ou prendre parti de telle manière de faire ou de voir (sauf évidemment celle d'exclure toute idée de xénophobie), l'état français s'en charge et avec zèle. Nous souhaitons, comme tout à chacun, que les bretons actuellement mis en cause puissent rester dignes et être défendus équitablement.

Si moi et ma famille pouvons aujourd'hui vivre, tout simplement vivre, c'est parce qu'à un moment de notre vie nous avons pu nous appuyer sur cette solidarité. Nous le savons tous, sans elle, sans cette solidarité, la Bretagne ne pourra se faire.

13/06/05 - Jerom BOUTHIER

Partager cet article
Repost0